je n'avais aucune idée avec qui j'allais passer le reste de mes vacances. j'étais anxieux. le seul avec qui j'avais partagé tant d'intimité n'était pas présents à mes côtés. il était loin et quelqu'un d'autre allait surgir derrière cette porte. un inconnu. je frissonnais. je détestais l'inconnu. je détestais cette école. à chaque pas, mon ventre se tordait de peur. je m'appliquais pour ne pas le montrer, mais une fois tout seul, dans un coin, je laissais libre cours à mon stress. et puis, quand quelqu'un s'approchait. bam. l'illusion que tout allait bien dans le meilleur du monde revenait. le couloir de la résidence me paraissait bien trop court. chaque pas m'approchait dangereusement de l'inconnu. tout va bien se passer. tu vas le voir et puis t'essayeras de prononcer un mot ou deux. et le tour est joué. si seulement, c'était pu être plus simple que ça. arrivé devant la porte en bois, je pris une grande inspiration. mes pieds refusaient d'avancer, mais mon esprit les forcèrent à prendre le pas. je n'avais pas le choix si je ne souhaitais pas dormir dans le parc à même l'herbe. je me résignais à entrer -la porte était entrouverte. je maudis au passage mes parents pour ne pas m'avoir pris une chambre seule. c'était pas comme s'ils ne me connaissaient pas. et si j'avais aussi peur de vivre en société, c'était également de leur faute. la porte grinça et la lumière du matin m'éblouit. je dus cligner plusieurs fois des yeux pour observer les environs. la chambre était spacieuse et lumineuse. les murs blancs calmèrent immédiatement mes frayeurs. on aurait dit qu'un halo berçait l'endroit d'une atmosphère calme et cotonneuse. puis ma vision s'embrouilla et la chambre me sembla plus obscure tout d'un coup. oh, hu, sorry. une jeune homme était là, dans un coin. je ne l'avais pas remarqué à mon arrivée dans la pièce. le stress reprit ses droits. hi, i think i'll sleep here too. i mean, i am your roommate. je devais lui paraitre spécial, bizarre. un petit bonhomme se tordant les doigts, ne sachant pas prononcer un mot d'anglais, et qui plus est avec un accent à couper au couteau. néanmoins, je reste assez conscient pour m'avancer vers lui et tendre une de mes moites. j'aurais préféré ne pas à avoir le faire. i'm pavel, from rrrussia. and you ? j'essayais tant bien que mal de me relaxer. le mec n'avait pas l'air méchant. je stressais pour des broutilles.

aujourd'hui était un jour de repos. pas de cours pour beau. il pouvait faire ce qu'il faisait de mieux dans la vie. glander. c'était simple. pratique. jouissif. la perfection. il ne comptait pas bouger de son lit. c'était un de ses jours où il ne voulait rien faire. mis à part rester seul. et pratiquer quelques activités personnelles qu'il ne dévoilerait pour rien au monde. n'ayez pas l'esprit mal placé, please. là, le français s'adonnait à une activité plus saine d'esprit. la révision de ses cours. malgré son niveau b1 attribué suite à son test, son anglais était assez basique. posé confortablement sur son lit. les pieds en éventail. casque aux oreilles. livre de cours ouverte. le début de la galère pouvait commencer pour le français. étonnant la façon dont il prenait ses cours au sérieux. bournemouth pouvait faire évoluer les personnes. soudain, un grincement de la porte se fit entendre. casper ? non, impossible. ou si. il doutait. l'apparition du jeune inconnu dans sa chambre lui enlevait toutes doute concernant l’existence des fantômes. il arretait tout dans le but d'observer ce dernier. l'inconnu s'excusait. ouais. il aurait pu toquer. malgré la porte entrouverte. beau observait ce jeune homme qui semblait perdu. timide. coincé. i am your roommate. c'était tout ce qu'il avait entendu. tout s'expliquait. par contre, qu'est-ce qu'il avait un accent de merde. la première chose qu'on remarquait. il était russe. tout s'expliquait sur l'accent. « i'm beau, from france. » lui avait-il répondu en répondant à sa poignée de main. « so, you're bed is right there. and .. that's it. » c'était pas stéphane plaza. et c'était une chambre composée de deux lits comme une autre. rien d'extraordinaire à présenter. ni à visiter. peut-être la salle de bain. ou le frigo. le nouveau pouvait parfaitement se débrouiller sans l'aide de beau. « welcome, by the way. » c'était chiant comme présentation. beau n'aimait pas ça. ennuyant, c'est ce qu'il pensait de la situation actuelle entre les deux nouveaux colocataires. ils allaient se décoincer plus tard.