l'air se fait frais pour une nuit d'été alors que tu déambules dans les rues marchantes. la ville ne t'est pas encore tout à fait familière alors tu as passé presque tout ton début de soirée à la recherche d'un salon de tatouage, cette année tu veux franchir une nouvelle barrière, céder à une tentation, te graver le souvenir de ta passion sur la peau. au détour d'une énième ruelle tu trouves le saint-graal, hurry up, l'heure du couvre feu qui t'es imposé approche dangereusement, tu décide de ne pas perdre de temps et pénétrer au sein de l'établissement. un jeu homme t'accueille, si tu ne t'étais pas montré si pressé t'aurais probablement été déstabilisé par sa beauté.

En acceptant de venir suivre un cursus plus poussé dans une école que j'avais déjà intégrée l'année dernière, je prenais le risque de m'emm*rder ferme pendant plus de six mois. Pour contrer l'éventualité selon laquelle j'allais me faire ch*er au point de prendre vingt kilos et de rentrer en Suisse avec les fesses qui frottent le sol, j'avais préparé mon nouveau séjour de manière plus consciencieuse. Après de nombreux échanges d'e-mail durant des semaines avec un petit tatoueur du coin, j'avais obtenu de lui qu'il me fasse bosser quelques heures durant la semaine. De quoi, non seulement m'occuper, mais également faire rentrer un peu d'argent. C'était donc avec une certaine appréhension que je m'étais pointé la veille pour ma première journée. Mais, fort de mon expérience en Suisse, j'avais plutôt assuré. Mon boss semblait satisfait de ma manière d'approcher le dessin et mon trait abstrait avait eu l'air de le convaincre. Aujourd'hui, j'étais venu ici directement après les cours. Il m'attendait, tout sourire, m'annonçant non sans fanfaronner qu'il attendait du monde pour la journée. Évidemment, je n'étais encore autorisé à tatouer les clients mais je pouvais déjà poser les dessins, c'était un début.

La porte carillonne une première fois, je tourne la tête et pose mes yeux sur un jeune blond qui s'avance jusqu'au comptoir. « Hey. » j'esquisse un léger sourire en posant mes mains sur le bois du comptoir. « How can I help ? » question toute bête. La journée s'annonce chargée lorsque derrière lui s'ouvre à nouveau la porte. Je lance un coup d'oeil à mon boss qui, d'un simple signe de tête, me fait comprendre qu'il se charge du deuxième client.

la voix attire un peu plus ton attention, tu poses alors ton regard sur le tatoueur, wow, effet bizarre, comme un sentiment de migraine couplé au plaisir d'un massage, la métaphore te semble encore plus étrangeme cependant. tu te reprends vite, le sourire du type aide à te mettre à l'aise au sein de ce lieu qui ne te facilite clairement pas la tâche. « hi there » tu souris à ton tour « well, i want a tattoo but i've no idea. » tu te pinces les lèvres en parcourant l'endroit du regard, à la recherche d'un éventuel motif qui pourrait correspondre à tes attentes, en vain « i just wanna something about dance, a reminder of, euh, a forgotten passion i guess... » tu te grattes la tête, c'est pas comme s'il pouvait te sortir le tatouage parfait de son propre crâne.

Je ne fais pas attention aux autres clients qui viennent d'entrer, mon regard est posé sur le jeune blond en face de moi et je ne manque pas de lui sourire. La politesse étant une de mes qualités principales, je reste cependant le plus neutre possible. Lorsqu'il me sourit, cependant, je ne peux m'empêcher de rougir légèrement... j'avoue sans honte que le jeune homme en face de moi est bien charmant. Il me dit vouloir un tatouage sans avoir une idée de quoi, j'étouffe un léger rire. La cruelle décision que l'on doit prendre, lorsqu'on veut couvrir sa peau d'une encre indélébile. « That's the kind of problem everyone's confronted when they come here. » J'ajoute un léger clin d'oeil alors qu'il poursuit sur sa lancée. Lorsqu'il aborde le sujet de la danse, mon oreille se fait plus attentive et mes yeux s'écarquillent légèrement. J'aime la danse, je suis danseur... à vrai dire, cette passion me dévore depuis l'âge de mes huit ans. Je ne m'en suis jamais lassé et, s'il m'est arrivé d'abandonner cet art pour un homme, j'y suis toujours revenu. La danse fait partie de moi, évidemment... qu'un autre homme m'en parle en ces termes me fait légèrement rougir. « Oh ! You dance ? That's cool. I use to, as well... » Et puis, je reprends mon sérieux. Il souhaite un tatouage en rapport avec la danse, comme une marque pour un souvenir... oublié. Ce simple mot me rend perplexe, j'attrape un crayon et une feuille blanche. « Well.. maybe we can imagine something like a sentence or a well-known quote related to that art. Or, we can try to find a way to draw something interesting with... well, fog or clouds to remind the forgotten statute of your passion. » La danse m'inspire, toujours.