assise dehors, victoire profitait du soleil. on disait toujours que l’angleterre était constamment sous la pluie, elle avait été ravie de voir que ce n’était pas le cas. elle était aussi ravie de savoir qu’elle n’allait pas passer l’été à paris, surplomber a chaleur étouffante qui s’élevait du bitume. même si elle partait généralement en vacances au bord de l’atlantique ou à l’étranger, victoire aimait paris l’été. mais cet été elle serait à bournemouth et ça lui plaisait déjà. concentrée sur ce qu’elle écrivait, elle remarqua à peine qu’une ombre venait lui gâcher la vue. plissant les yeux, vic finit par lever la tête vers la personne devant lui, découvrant un brun qu’elle avait déjà croisé quelques fois dans les couloirs des locaux. mais ce qui la frappa le plus, c’était le cahier qu’il tenait entre ses doigts. victoire eut comme un relent de vomi. c’était son journal, celui qu’elle avait perdu depuis une semaine. tout s’assemblait, ce garçon – elle avait oublié son nom – l’avait bousculé dans un couloir, victoire en avait lâché ses affaires et elle avait tout ramassé avec précipitation. il avait ramassé son journal. et à la tête qu’il faisait il l’avait lu. est-ce qu’il était français ? c’était impossible qu’il ait pu comprendre ce qu’elle racontait. certes, certains passages étaient en anglais mais même… pourtant, elle avait l’impression qu’il avait compris le moindre mot écrit dans ce journal. elle se leva d’un bond, le regard noir, celui qu’elle servait à tous ceux qui lui disaient « non », généralement. « donne… give it to me. » elle lâcha, d’un ton froid, se rappelant de parler anglais.  

tu ne te souvenais pas trop de quand c'était. t'étais passé par la bibliothèque pour y trouver une solution, non pas par plaisir. et ce jour là, t'avais croisé une jolie brune, jurant en français. tu ne te souvenais plus vraiment si t'avais fait exprès ou pas mais une chose était sûre, tu l'avais bousculé et ses affaires s'étaient mélangées avec les tiennes. homme de bonne fois, tu l'avais gardé bien au chaud avant de chercher à le lui rendre cet après-midi là. vu ce qu'il y avait d'écrit dans ce journal, tu savais qu'elle se reconnaitrait lorsqu'elle te verrait te pavaner avec son cahier - qui n'était autre que son journal intime, en fait - c'est donc ce que tu fis. t'avais lu en diagonal le journal. t'en avais intimement rien à foutre, en fait. c'était juste un nouveau jeu pour toi. elle parlait un peu de sa vie, victoire - son nom était presque brodé sur la première page - et puis surtout, elle parlait français. et même si t'en avais des bases, ce n'était pas encore ta langue maternelle. t'avais donc compris quelques lignes, quelques passages. plus particulièrement ceux en anglais. mais tu ne t'y étais vraiment pas éternisé. ce n'était pas ça, ton but. ton but, c'était de finir avec cette petite brune, sous ta couette - ou la sienne d'ailleurs. rêvassant, tu fus surpris de la voir enfin arriver à ta rencontrer. Rouge de rage, le regard noir, elle était déterminé à arracher le journal de tes mains. « donne… give it to me. » son petit accent te fit frémir, comme la première fois que tu l'avais entendu parler. tu souriais, veillant à ce que le livre reste hors de porté de la jeune française. « babe. if you want it back, you gotta do something for me. » et oui, en 2015, on n'a rien sans rien, beauté.

a l’intérieur de victoire se battait la honte et la rage. elle s’accrochait à l’espoir qu’il n’avait pu comprendre que les passages en anglais. et elle était trop en colère pour se souvenir ce dont elle avait parlé en anglais dans son journal. elle s’en voulait de l’avoir pris avec elle et de ne pas l’avoir laissé dans sa chambre. elle savait que frederikke ne l’aurait pas lu. mais victoire n’en faisait qu’à sa tête et elle était partie avec ce satané journal. le brun semblait fier de lui, ce qui ne faisait qu’accentuer la rage de vic. « babe. if you want it back, you gotta do something for me. » elle mis ses mains sur ses hanches. il n’était pas en train de lui demander du sexe en échange de son journal ? victoire n’était pas une sainte, mais elle n’aimait pas se faire acheter de la sorte. « i get it, it’s the only way for you to get a blowjob or something ? » elle crache. elle n’était pas à l’aise à l’idée d’être méchante en anglais, en français elle maitrisait sur le bout des doigts, mais là c’était plus compliqué. « you’re pathetic, just give me back my diary ! » elle continua en tendant la main pour qu’il lui donne.

tu trouvais ça marrant. d'embêter les filles. elles avaient toujours la même tête lorsque tu te laissais aller à les titiller et c'est ce qui te faisais craquer. pour toi, qui aime bien, châtie bien. le reste n'a pas d'importance. une fille, si elle n'a pas de répondant, tu traces ta route vite fait bien fait. et il semblerait que la petite brune en avait. « i get it, it’s the only way for you to get a blowjob or something ? » tu fus tout de même surpris de son arrogance. et puis, tu pensais. elle est française la petite, elle n'a pas froid aux yeux. t'en avais connu quelques unes et en effet, elles n'étaient pas du genre à se laisser avoir. par contre, elles râlaient. tout le temps. enfin, au début. il fallait perser la carapace et t'avais bien envie d'aller jusque là avec victoire. « oh, so you're pretending you know how to do one ? » t'ajoutais, un regard insistant et un sourire en coin. tombeur, tu savais bien que t'arriverais à tes fins et en l'occurance, c'était la voir le faire qui faisait que tu gardais bien précieusement son journal dans tes mains, de manière à ce qu'elle ne l'attrape toujours pas. « you’re pathetic, just give me back my diary ! » tu continuais à la faire tourner autour de toi, sans vouloir lâcher le journal. faisant mine de ne jamais l'avoir ouvert, tu tiltais sur le fait que ce soit un journal intime. « a diary hein ? it's kinda personal, right ? » tu prenais alors le cahier pour l'ouvrir. tu feuilletais les pages, tout en la faisant tourner autour de toi et emmener le journal de façon à que, même en sautant, elle ne l'attrape pas. elle n'était pas petite pourtant, mais t'étais malin. « did you actually put how to do a good blowjob in there ? » t'insistais, toujours ce petit air pervers sur le visage.

ce mec était vraiment d’un arrogance terrible. elle en avait connu des pires. a paris – et surtout avec le genre de personnes qu’elle connaissait – il y avait toujours pire que n’importe qui. mais ce type l’exaspérait vraiment. victoire refusait de croire qu’il puisse connaître le contenu de son journal, mais la façon qu’il avait de jouer avec elle ne la rassurait pas sur ce fait. elle ne savait pas comment se sortir de cette affaire. est-ce qu’il allait être salaud jusqu’au bout et qu’il allait raconter des conneries sur elle à tous le monde ? elle espérait qu’il ne serait pas aussi cruel. vic savait qu’elle devrait faire quelque chose pour lui en échange de osn silence, mais elle n’allait certainement faire lui accorder des faveurs aussi facilement. certes, elle avait eu un certain nombre de coup d’un soir, mais c’était toujours elle qui avait pris cette décision. personne n’allait là forcer à faire quelque chose qu’elle ne voulait pas. elle était victoire de castelbajac, merde. résignée (un peu), victoire s’arrêta de tourner autour de lui. elle croisa les bras sur sa poitrine. « you know what ? keep it. you’re such a looser, i guess it’s the only way for you to be close to a woman. » elle se retourne et attrape ses affaires qu’elle avait laissé dans un coin. il était beau et elle se doutait bien qu’il n’avait pas du tout de mal à approcher les filles, mais peu importe, il l’avait énervé. « read it, learn, and maybe one day ou’lle get you blowjob. » elle cracha, les sourcils froncés.

tu savais qu'il était temps d'arrêter de jouer. elle en avait marre, la petite, et toi, t'avais pas non plus envie qu'elle te prenne pour le lourd de service - ce que tu étais quand même un peu faut l'avouer. victoire saturait, toi, tu jubilais encore intérieurement. « you know what ? keep it. you’re such a looser, i guess it’s the only way for you to be close to a woman. » avait-elle lancé, bien énervée. « babe, you don't wanna know. » tu répondais tout bas. elle avait entenu, bien sur, mais c'était lourd, là. tu le savais. les filles, c'est dingue, elles n'ont pas le même seuil de support de blague que les garçons. elles saturent plus vite, s'énervent plus vite et deviennent vite agaçantes. tu décites alors de t'arrêter sur ses dernières paroles. « read it, learn, and maybe one day you’ll get you blowjob. » tu souriais. comme si t'en avais jamais eu. comme si t'avais besoin de te faire prier pour en avoir. cependant, tu ne pouvais t'empêcher de penser qu'avec victoire, ce devait être différent. son arrogance te rendait fou et t'avais bien du mal à passer outre son accent. t'étais amoureux de toutes les jolies filles, de toute façon. mais là, il y avait quelque chose en plus que tu n'arrivais pas à cerner. « all right, all right. iwas just messing with you. here, take it. i havn't even read it. » tu lui tendis pour qu'elle le prenne. t'en avais rien à faire toi, de son journal. tu sentais bien qu'elle savait y faire et sa réticense te faisait lui courir après. t'étais quand même sacrément con, dans ces conditions. tu souriais en la regardant prendre le journal des mains, t'ajoutais une dernière blague avant de lui sortir le grand jeu. « but i'll take the blowjob, anyway. » pas sur qu'elle trouve ça drôle, la petite frenchie.

ce brun avait eu raison de sa bonne humeur de la journée. c’en était terminé pour aujourd’hui, elle le savait. elle traversait la cour intérieure à grands pas quand elle l’entendit arriver derrière elle. sans même se retourner, elle savait que c’était lui. « all right, all right. iwas just messing with you. here, take it. i havn't even read it. » victoire se tourna vers lui. il lui tendait son journal. un peu suspicieuse, vic le lui pris des mains et le rangea derrière contre autre livre, contre sa poitrine. elle fronçait les yeux, assez surprise qu’il lui rende son journal si facilement. « but i'll take the blowjob, anyway. » évidemment. victoie soupira et leva les yeux au ciel. « dickhead. » lâcha-t-elle. elle serra un peu plus ses livres contre sa poitrine. d’un coup de tête, elle replaca sa tignasse brune derrière ses épaules. « anyway… thanks. » elle souffla. elle en revenait pas elle-même de le remercier. pourquoi d’abord ? c’était lui qui avait volé le journal, lui qui s’était moqué d’elle, pourquoi le remerciait-elle. elle le regarda plus attentivement, maintenant qu’elle était rassurée d’avoir entre les mains son journal. il était mignon. son faible accent l’empêchait de supposer de quelle nationalité il pouvait être, elle ne savait même pas son nom. et elle était obligée d’admettre que sentir son regard sur elle lui faisait s’empourprer les joues. victoire se ressaisit. « well… bye. » conclut-elle pour garder une contenance.

Frenchie n’était pas contente. Ça se voyait comme le nez au milieu de la figure. Toi, t’étais fier de ton coup et trouvait même qu’elle s’était braquée beaucoup trop vite. Tu lui avais rendu son journal, donc, et elle l’avait pris. Tu t’étais accordé une nouvelle blague à laquelle elle avait levé les yeux au ciel, avant de t’insulter. « dickhead. » pas très sympa d’insulter les inconnus mais tu le méritais quand même un peu. Elle restait là quelques secondes, regardant son journal et visiblement soulagée. « anyway … thanks. » c’est à ce moment-là que tu t’en rendis compte. Elle était vraiment jolie. Elle avait des traits très fins, de petites tâches de rousseurs adorables et des lèvres parfaitement dessinées. Elle n’était pas trop maquillée, juste ce qu’il fallait. C’était complètement le type de Ben. Pour le coup, rien à redire. « well … bye. » avait-elle lancé en partant. Tu restais là, un peu. Tu ne savais pas trop quoi faire. Après tout, lui courir après n’était pas dans tes habitudes. Courir après les filles n’était même pas une option chez toi. Mais elle avait gagné ce droit, la petite. Tu la suivais alors, non loin derrière. Elle ne marchait pas très vite. « I’m Ben, by the way. » tu disais. Après tout, elle n’en savait rien. C’était peut-être un bon début. Deux scénarios de réponses s’offraient à toi, du coup. Soit elle notait ton prénom mais s’en fichait complètement, soit elle t’écoutait et éventuellement tu pouvais prétendre à lui payer un café. Tu te connaissais assez pour savoir que t’allais pas lâcher l’affaire, de toute façon. C’était hors de question.