J'ai toujours adoré les aquariums. Quand j'étais petite, je pouvais passer des heures à regarder les poissons nager avec grâce, les requins effrayer presque inconsciemment les visiteurs, les tortues se mouvoir avec lenteur. Je les ai toujours adoré, mais en même temps, je ne pouvais m'empêcher de plaindre ces pauvres bêtes, enfermées là pour le restant de leurs jours, sans doute. Peut-être était-ce aussi pour cela que je passais autant de temps dans ces lieux : je ne parvenais pas à finalement avoir un point de vue tranché sur ceux-ci.

Je suis assise sur un banc, et contemple un splendide requin qui passe au-dessus de ma tête. J'aime beaucoup cette salle, car nous sommes entourés par les différents aquariums, et pour un peu, on se croirait même parmi les animaux, au beau milieu de l'océan. Cet endroit est idéal pour réfléchir. Oh bien sûr, sauf lorsqu'il est assailli par des hordes de touristes, ce qui n'est malheureusement pas rare. Aussi, je choisis généralement de venir quelques dizaines de minutes avant la fermeture du bâtiment, moment où je suis à peu près sûre d'être tranquille.

Je pense à ce crétin de Romain, à mes parents, à mon chien, au vase de Chine des Salsburry que j'ai complètement et irrémédiablement détruit, à ma vie à Bournemouth. Je me plais ici, bien plus que je n'aurais pu l'imaginer, je dois dire. J'apprends énormément de choses et les gens sont vraiment sympas. Je ne suis pas prête d'oublier cette année.

A vrai dire, je suis tellement perdue dans mes pensées que je n'entends pas que quelqu'un arrive, et ne remarque sa présence qu'au moment où ladite personne s'assoit à côté de moi. Je sursaute et ouvre de grands yeux, surprise. Puis, une fois ma petite frayeur passée, esquisse un sourire. « Sorry, you surprised me. » J'affiche un petit sourire, tandis que mon coeur reprend progressivement un rythme normal.


incruste-toi petit koala