y'a trop de choses devant toi. trop de sandwichs. trop de jus de fruits bizarres. trop de cakes différents. trop de petits fours encore chauds. trop d'incertitude dans ta petite tête. t'es perdue devant cet étalage de nourriture. tes yeux voguent de plat en plat sans jamais se poser. alors finalement, t'abandonnes, levant la tête afin de pouvoir mieux réfléchir. ton regard se pose instinctivement sur la personne la plus proche de toi. un brun, visiblement en mauvaise posture. il a l'air de s'étouffer ou de vouloir recracher ce qu'il vient tout juste de manger. c'est peut-être pas cool, mais ça te fait rire. puis il te parle, et tu comprends mieux. tu tiques sur quelque chose mais tu te dis que finalement, puisque tu comprends un mot anglais sur cinq, c'est toi qui a dû mal le comprendre. thanks god, you save my life ! tu lui dis, avant de chercher des yeux ce qu'il vient de manger afin de les éloigner le plus possible de vous. puis tu tombes sur un plat garni de petits gâteaux plutôt mignons. what do you think of those over here? tu demandes avant de pointer les intéressés du doigt.

It didn't take long. Ten minutes and he already had to talk. He knew he should have played it a tiny bit chiller. As if aggressively taking possession of a ham sandwich was an unusual way to behave. He formally smiled, looking up to the guy who had approached him, making fun of his manners. « Well indeed, I am. » he said, shrugging his shoulders. Like dude, of course he was starving ! He was well-mannered. He just happened to loose all kind of education when he was hungry. Which actually was the case. At home, he was more like a lion. He only had to shout down the stairs or send a text for his mom to get him a sandwich. Here, he forcedly had to turn into a lionness and hunt his preys. Thank god, he didn't have to kill them first. The ham between the two slices of bread he was holding in his left hand had probably been dead for weeks, which was a good thing.
Now he had to say something. Because it didn't work like that. Even if the prospect to sarcastically answering to a question before running away to feast in his room was quite interesting, it wasn't the most socially acceptable project. « Thijs van Haaften, » he introduced himself, switching the hand holding his sandwich, so he could shake his conversation partner's. « The Netherlands.  » Damn, he didn't know he could be that good at making friends.

je sens mes joues rougir alors que la fille aux drôles de cheveux sourit. ma maladresse sera bientôt connu dans deux coins du monde. j'aurais du me méfier de ce petit four. je m'étais précipité mais visuellement, il n'avait rien de bon. le vert qui dépassait de la pâte grillée me donnait la gerbe. j'aurais voulu m'en aller et ne plus sortir de la journée, mais la fille se montre particulièrement aimable. j'hésite à répondre. i, hu, you are welcome. mon accent tranche chaque syllabe. la difficulté que j'ai à parler anglais m'empêche de sourire. la fille repousse le plat et me montre des gâteaux. seulement, j'hésite. je n'ai pas l'habitude des plats étrangers. et en les regardant, je songe mélancoliquement aux kulich que la cuisinière sait si bien cuisiner... oh i'm ok thank you. mais je regrette après coup. je me retourne vers la fille aux cheveux bleus, un sourire aux lèvres, le premier depuis mon arrivée. you know what, they look delicious so i'm going to try. je retiens mon geste. just [signe de reculer] a little if you don't want to have desert on your t-shirt. je ris nerveusement et engloutie le désert. mmh, it's good. je lève un pouce en l'air.

elle parle beaucoup, quand même. elle fait bien son boulot, elle dit bien qu'il faut être sage, qui si on est vilains, on se fera taper sur les doigts... cool. je sais pas depuis quand elle parle mais mes yeux sont inévitablement attirés par le buffet. j'ai la dalle. les crocs. mon ventre fait un bruit du tonnerre, je me redresse, tousse, remet ma casquette pour couvrir l'appel de mon estomac. damn, i'm starving. dès que son silence s'intensifie et que tout le monde se lève, je suis le mouvement, et me dirige vers le buffet. y'a du choix, c'est bien. je choisis un petit four, une espèce de truc tartiné sur un blini. j'sais pas, ça a l'air bon, alors j'en prends un et sans que je comprenne comment, ça se retrouve par terre, sur la mauvaise face – évidemment –. vite, on regarde autour l'air de rien, on ajuste son sweat pour se donner une contenance et surtout, on se tourne vers la première personne qu'on trouve pour parler, avant de se faire interpeller. « hey, i'm milan, croatia. » j'espère qu'il, elle, j'ai pas le temps de faire attention, n'a rien vu. « 'sounds like a speed meeting, don't you think ? i got the feeling that a bell is about to ring »

enfin, tu jettes ton dévolu sur un des plats. mais tu ne peux pas ne pas demander l'avis de ton voisin bien que durant ces dix dernières minutes, il n'ait pas brillé en matière de choix culinaires.  au début, t'es déçue. il semble ne pas être intéressé par ta nouvelle trouvaille. pourtant, toi, tu la trouve vraiment appétissante. puis il se ravise et là, tu souris à nouveau à l'écoute de son petit accent. aaah! irresistible. tu dis, avant d'en prendre un entre tes doigts. il te fait signe de reculer et tu comprends qu'il voudrait que tu évites de subir les foudres de sa maladresse. ça te fait rire à nouveau et tu t’exécutes, reculant de quelques pas. tu sais à quoi t'attendre. il est le premier à croquer le gâteau et lorsqu'il te signifie qu'il a bon goût, tu es fière de ton choix. tu observes un instant la part que tu as prise, quelque peu suspicieuse. "but who knows... maybe i took the bad one?" mais ça, tu ne le saura que si tu goûtes. après quelques secondes, c'est ce que tu finis par faire et finalement, tu n'as pas choisi le plus mauvais. oh you're right, it's good. tu dis, pouce en l'air comme il l'a fait. puis tu te replonges dans la contemplation du buffet. quand tu as commencé de manger, on ne t'arrête plus. and, what's your name? tu finis par demander après avoir levé le nez vers lui, un sourire sur les lèvres.

je ne connais que la moitié des plats entreposés sur la table. j'avais un mauvais pressentiment pour toute cette nourriture. je n'étais pas habitué au plat de l'occident. à la maison, on aimait faire des repas traditionnel. parfois, on allait au restaurant mais ça se limitait à ça. en arrivant en angleterre, hier, j'avais été assez secoué de ne pas retrouver mes pains préférés, mais seulement de la mie dans des paquets rectangulaires. les autres étaient sacrément dégueulasses. seulement, voilà, première surprise. cette fille. ce gâteau. ces deux-là venaient à me rassurer dans un monde que je ne comprenais pas totalement. et après avoir avalé le dernier morceau de gâteau, je pouvais me focaliser sur la belle créature. on aurait dit un arc-en-ciel, pur et éclatant. plongé dans ma contemplation (vraiment j'avais jamais vu une fille aussi inhabituelle), j'ai du me pincer intérieurement pour répondre à sa question. question que j'avais omis de prononcer lorsque je lui ai parlé pour la première fois. la question la plus répandu sur le campus. sorry, my name is pavel. pavel ipatiev. i am from russia. well saint-pétersbourrg to be more precise. je m'arrête, le regard toujours fixé sur ses cheveux. damn. and you, what is your name and where do you from ? la curiosité m'envahit tout d'un coup. by the way, i like your hair. it's... uncommon.