je ne suis pas très à l'aise quand le soleil brille mais une fois la nuit tombée, je me sens d'attaque à dominer le monde. les soirées, c'est ma spécialité. un verre, puis deux, et puis je suis ami avec l'univers tout entier. ce soir ne sera pas synonyme de beuverie, je me dois de garder la face pour ne pas partir sur un mauvais pied.
et puis c'est la toute première soirée, autant commencer doucement mais sûrement.
faire semblant d'être quelqu'un de bien.
au moins ce soir.
ou peut-être pas, ça dépendra des gens qui croiseront ma route.
je m'approche du comptoir, commande un cocktail au hasard.
le bas prix me fait frémir, d'habitude je dépense un peu plus que ça. c'est que, à coup de 3£, je serai forcément ivre.
je me retourne, cocktail en main, et percute quelqu'un qui se tenait derrière moi.
oh, sorry ! 'you okay ? je demande, un peu gêné de commencer les conneries.

Faire la fête, ça je connais. Et ya pas de barrière de langue pour ça. On nous a donné rendez-vous dans un bar/discothèque, à une heure que je trouve assez bizarre. En République Tchèque, ce genre d’endroit n’ouvre pas avant minuit, or il n’est que 22h30 et il semble y avoir du monde déjà. Après tout pourquoi pas, je sais que les British mangent à 18h le soir donc ils peuvent bien aller en boite à 22h. L’endroit a l’air sympa, très coloré. Je sens qu’il va devenir un de mes QG pour l’année à venir. Je suis venue seule mais j’espère rapidement trouver des gens de l’école. Je décide de faire un petit tour des lieux quand j’aperçois le bar. Ok, c’est le moment de se mettre dans l’ambiance. Je souris de toutes mes dents à un barman pour qu’il vienne prendre ma commande. En regardant la carte, je ne vois guère de différence avec les cocktails que je connais. Go pour un mojito alors. Je suis étonnée du prix, je pensais que ce serait plus cher. L’année va être difficile pour mon foie, il va faire la tronche. Je tente de me frayer un chemin pour m’éloigner du bar quand je suis percutée par quelqu’un. La moitie de mon verre atterrit sur mes chaussures. Super, je commence bien. Heureusement que le verre n’était pas cher et que mes pompes en ont vécu d’autres. Je me redresse pour voir qui m’est rentré dedans. Sa tête m’est familière, on s’est croisé un peu plus tôt dans la journée. “It’s ok. No worries. You’re from Help Yourself, right ? I saw you this morning but I can’t remember your name, sorry. I’m Klára. From Czech Republic.”

I love parties. I had to come to this one. I tried to keep my outfit casual and went, alone, because I didn't have any friends yet. This is sad, right ? It is the occasion to meet new people. Especially girls. Girls from lots of countries with sexy accents. I wouldn't say it is unpleasant. I arrive and immediately get myself a drink, watching girls and boys in a real melting pot. I don't know what to do. After a while, I decide to .. dance. Since I'm very good at it. I go at the center of the room and start to show off my dance moves, alone, like a crazy guy. They probably think I'm mad, but I see quite a few looking at me, impressed. I spot a random girl and take her hand to take her dancing with me, even if she doesn't want to. I'm not a bad guy, I just want to have fun and I adress her a cute smile.

Spoiler:

A party - that's more like it ! Plus, a little party never killed anyone. And she was feeling pretty alive. A drink in her hand, the other resting on her hip, she watches the lonely dancers. Lonely, because this one guy had decided that suddenly, the dancefloor was all his. And she had to admit ; she was gladly letting him her spot. Dancing was fine with her - after a few vodkas, sure, she could do anything. Sober ... Well, she was just too self-conscious about her every move. So when this very guy takes her free hand to drag her in the middle of the room, she internally screams. "Oh, hi, right, okay, dancing, I can do that." She's so focused on not looking awkward that she almost misses his smile. Oh, she remembered him. The East European, what was it again ? Korean ? More at ease, she returns him his smile.

le soleil s'en est enfin allé pour laisser place au clair des millions d'astres du ciel. tu te sentais tellement mieux la nuit, et puis avouons que la journée d'intégration n'est qu'une petite formalité pour se faire bien voir des autres. mais la soirée, tu sentais vraiment que c'était là qu'il fallait tout donner. en vrai, t'avais pas envie de passer le reste de ton séjour seule dans ton coin, juste parce que tu n'as pas réussi à socialiser avec les autres lors du premier jour. tu payes deux cocktails pour un total de six livres, avant de t'avancer vers une personne totalement aléatoire, en lui tendant de la main droite le deuxième cocktail que tu avais acheté. hey, can i offer you a drink ? tu commences sérieusement à regretter tes actes, parce qu'avouons-le, offrir un verre à une personne peut être pris de la mauvaise manière. tes joues se teintent d'un rouge carmin (pour bien arranger les choses) et tu répliques tout de suite, comme pour essayer de réparer tes erreurs : i'm sorry, maybe i bother you ? my name is florie. tu lui offres un beau sourire, histoire de détendre l'atmosphère, un peu.

la nuit était tombée. enfin. tu te sentais toujours mieux dans le noir. pas que le soleil te gênait mais... t'étais plus un vampire qu'autre chose. oui, tu vivais la nuit et tu dormais le jour. après t'être bien apprêtée pour la soirée organisée par l'école, tu t'y dirigeais seule. normal, tu ne connaissais encore personne. à ton arrivée, tu remarquais que la boîte n'était même pas à moitié remplie. tu fronçais les sourcils, jetant un regard à ta montre. riiiight... habituellement, tu arrivais en soirée toujours bien en retard, quand l'ambiance est à son comble. pas cette fois-ci. le début était mieux non? fallait en profiter pour faire connaissance. plantée près du bar, tu te sentais un peu perdue. t'allais te commander un verre quand une petite asiatique (florie) t'en proposa, ce qui te déconcerta un peu. une fille proposer un autre verre à une fille? bref. elle avait du se rendre compte de sa maladresse quand elle se mit à rougir. à cette vue, tu te mis à rire doucement. non, tu ne te moquais pas d'elle. au contraire, tu trouvais ça particulièrement mignon... dans son style. « no worries. actually, i'm pretty glad that you're offering me one. i'm thais, nice to meet you. » tu pris donc le verre qu'elle t'offrait. « cheers? » tu bois une petite gorgée. « so florie, are you new here? where do you come from? »

tu t'es longuement préparée à cette soirée d'intégration, t'habillant d'une robe du soir, rouge carmin, qui rehausses ton teint pâle - et rattrapes ta première impression, le désastre du début de journée. tu ne cherches pas des amis, en venant ici. tu te contenterais aisément d'un bon bouquin, en attendant la prochaine heure de cours. tu dois finir belle du seigneur - premier roman français que tu tentes de lire (traduit). tu n'accordes qu'un moindre intérêt à ces étudiants de divers horizons, mais il faut bien te socialiser. ça rendra ton année toujours plus agréable - sans que rien, cette fois-ci, ne compromette tes rêves. c'est de ça, dont tu as peur. t'attacher à des personnes aujourd'hui inconnues et appréhender le départ. tu ne peux pas être effrayée, le repousser encore. tu n'en as pas le droit (tu ne te le donnes pas). tu te tiens près du bar, jaugeant le dj et cherchant dans la foule des compagnons, des accents germaniques (redorant ton assurance). tu commandes un cocktail au barman, et te tournes vers la personne (seule) à ta gauche. tu ignores si tu la recroiseras, sûrement pas, mais tu engages la conversation, un sourire timide accroché sur tes lèvres. tami, nice to meet you. tu passes les formalités d'usage et préfères les plaisanteries légères. tu hausses le ton malgré toi, t'efforçant de couvrir le bruit environnant, et la musique assourdissante. i am not used to having fun in a party. i usually serve others. ça te fait bizarre, de ne pas être derrière le comptoir - de ne pas travailler. ça te fait bizarre, de penser à toi, pour une fois.

She does not seem as enthusiastic as me. Whatever. I wanna have a good time and I'm pretty sure I can make her have one too. She returns my smile and, yes, I know now that she does not hate me. I don't know her name, I only know I saw her earlier. I remember her because of her hair, pretty peculiar, quite beautiful. She has a nice smile. « Come on ! Loosen up ! » I say, showing her some moves she can recreate. I'm pretty sure people are watching but who cares ? I'm having fun. « I didn't catch your name earlier ! Do you remember mine ? » I say, catching her other hand and getting closer.

je me souviens de cette tête blonde (klara) découverte parmi la foule, près du buffet.
je n'ai peut-être pas écouté les noms et les nationalités, mais je suis physionnomiste et je me souviens d'un visage pendant longtemps, même en étant incapable de le replacer dans un contexte.
quand même, heureusement qu'elle se présente à nouveau, parce que je serais passé pour un con. quoi qu'elle ne se souvient pas de mon nom non plus.
normal, je ne l'ai dit à personne le matin-même, jugeant peu utile de tm présenter à des gens que je n'étais pas sûr de croiser à nouveau.
yeah, i remember you. i'm asmund, russia.
une façon concise de se présenter. je n'aime pas plus faire ça que ce matin.
hmm … i'm really sorry for your shoes and your drink. i'll offer you the next one, i swear !
j'esquisse un sourire amusé, un peu plus agréable que je n'ai pu paraître jusqu'alors.
so, how was your first day here ? je demande en jetant un coup d'oeil intéressé à la moitié de verre qu'elle tient dans la main, avant de porter le mien à mes lèvres.
nous sommes un peu bousculés de tous les côtés, mais ce n'est pas la fin du monde.

y a le soleil qui a disparu et marja a trouvé sans mal son chemin. elle comprend pas tout encore. des petits mots. des expressions. ça résonne dans sa tête, se cogne un peu partout. elle finira par apprendre, c'est la seule chose qu'elle espère. en attendant, elle est là, un sourire au coin des lèvres. la lune a prit place et la blonde arriva sans mal à la soirée d'intégration. si sa palette de vocabulaire est assez mince, il ne lui a pourtant pas fallut longtemps pour comprendre la suite de la journée. « party » c'est un mot-survit. c'est la base et marja l'a bien intégré. alors elle slalom entre les silhouettes, observe ce qui l'entoure. y a ses cheveux qui se teintent de toutes les couleurs de l'arc-en-ciel et ses lèvres pourpres qui s'étire en un mutin sourire. elle a pas encore décroché un mot la brune. la théorie, elle comprend bien. la pratique, déjà moins. y a que pour boire quelques gorgées que ses lèvres s’entrouvrent enfin. gobelet en main, regard presque vide en observant les alentours. c'est un peu sucré, un peu... très fort. y a ses sourcils qui se hausse et sa gorge qui se tord. tout le monde danse déjà et au milieu de ça y a marja qui crache ses poumons. histoire de bien commencer la soirée. elle se recule  et cette fois c'est contre un objet non-identifié qu'elle s'abat. marja la tornade. si la pièce explose pas, ce sera un miracle. « mh... euh, sorry. » elle a la voix d'un camionneur alors que y a un incendie qui prend place dans sa gorge. « don't panic, they just try to kill me with this. » qu'elle explique comme elle peut en désignant son verre à une personne qui lui était complètement inconnue.

la nuit s'effondre sur les dos courbés des étoiles. tout droit vers la lueur doucette d'un feu presque éteint dans les yeux d'une môme paumée. la nuit s'effondre devant ses yeux clos. ses lèvres entrouvertes. et se cache dans la fumée qui sort. la fumée opaque d'une bonne cigarette. se détendre, pense-t-elle, ne peut se faire que de cette façon. et elle s'accroche, la gamine, elle s'accroche au goût de cendre qui envahit sa bouche une ultime fois avant qu'elle ne jette le mégot au loin, sans soucier des remontrances. parce qu'elle en aura - elle en a toujours - et elle les balaie d'un geste de la main. insolente avec son sourire de démente. elle avance. porte par porte. elle ne sait plus trop ou elle va. ou elle arrive. il y a du bruit et des visages. des ombres. elles dansent. elles rient. elle sait juste que y'a une fille qui s'étouffe et qui la bouscule. boum. cam, elle, elle veut juste atteindre le bar. se servir un verre. et danser. pourtant, elle peut pas non, parce que l'inconnue a décidé de cracher ses poumons puis de lui arracher les siens en la poussant aussi discrètement qu'un éléphant. non mais sérieusement. d'ailleurs, en parlant de ça, la fille, elle a une voix d'homme. toute rouillée, toute cassée. son verre, ça a vraiment l'air d'être de la bonne. elle se marre, camila. « i hope that will work .... before which you destroy this room on coughing. » qu'elle chantonne du bout des lèvres avec un sourire sardonique, en espérant n'avoir rien dit d'idiot quand même. « i'm kidding... can i taste? i'm the weird girl who loves disgusting things.  »

tes parents n'avaient pas trop compris pourquoi tu avais voulu partir en angleterre pour approfondir ton anglais. après tout, tu avais déjà un niveau assez élevé. certes, ton accent était encore détectable, mais même un natif pouvait te comprendre sans aucune difficulté. mais bon, tu l'avais voulu, et ils avaient accepté sans même prendre le temps d'y réfléchir. toute ta vie, ça avait été ainsi. tout t'était offert sur un plateau d'argent. c'est ça quand on nait dans une famille aussi riche et influençable que la tienne. bref. dans tous les cas, tu étais contente d'être venue. c'était encore un peu difficile vu que tu ne connaissais pas encore grand monde, mais tu n'étais à bournemouth que depuis hier, donc pas de panique. en tout cas, florie avait l'air d'être une fille assez sympa. son anglais, par contre, n'était pas des meilleures. tu ris légèrement. « it's okay, you're here to study, no worries. we say "cheers" when we are toasting. you know, before drinking, you usually say something right? well in english, we say "cheers". » espérons qu'elle comprenne. tu n'étais pas la plus douée pour expliquer un mot, surtout une expression aussi simple. et puis, tu avais aussi le geste qui accompagnait, donc ça ne devait pas être bien difficile de deviner la signification. sauf que, peut-être qu'en asie, ce n'est pas pareil? bref. rapidement, tu enchaînais la conversation, histoire d'apprendre à la connaître. elle venait d'indonesie. tu n'y avais jamais mis les pieds, à vrai dire. « really? wow, that's far! i've never been to indonesia but i've heard of bali. » elle te complimenta ensuite sur ton accent. c'est vrai qu'il était assez bon. un peu plus américain qu'anglais, mais ça, c'est normal aussi. le brésil est quand même plus près des états-unis que de la grande bretagne. elle te confondit avec une européenne. tu pouvais comprendre, tu avais des traits assez européens aussi. normal, tu n'es pas 100% brésilienne. ta mère est franco-tunisienne. « thanks. actually, i come from brazil. but only my father is bresilien. my mom is half french, half tunisian, that's why i kinda look like an european. »

ça, c'est tout de suite bien mieux que la journée d'intégration. t'es dans ton élément, petit oiseau de nuit. les boites de nuits, c'est ta vie, t'y passes un temps dingue pendant que papa et maman raquent dans leur sommeil, eh. ils te laissent faire, c'est déjà énorme. alors tu te contentes de prendre trois shots au bar pour commencer avant de rejoindre la piste de danse. t'es pas le genre à t'éterniser quand il s'agit de l'alcool parce qu'après tout, t'es là pour danser. alors tu fais par phases, tu prends d'abord trois shots pour te casser la tête direct et pas avoir besoin de quoi que ce soit pendant quelques heures (et puis t'en profite temps que c'est pas des prix exorbitants), et puis quand vraiment t'as besoin, tu rajoutes mais en général, les trois shots suffisent. mais t'es jamais à l'abri qu'on t'en offre un, t'espère toujours au fond de toi. et puis finalement, tu prends par la main la première personne que tu trouves au bar et l'embarque avec toi sur la piste de danse parce que t'as envie de faire connaissance mais t'as pas envie de passer ta soirée assise. hellooo., tu lâches dans un large sourire. I'm Ebba, nice to meet you., tu te présentes tout en continuant de danser tout près d'elle/lui histoire qu'il entende quelque chose avec cette musique. c'est le seul problème des boites de nuit en fait, faut pas parler.

Mes chaussures collent un peu au sol à présent mais je m’en fous. Maintenant que je peux observer mon interlocuteur, je me dis qu’il est pas dégueulasse du tout. Je peux pas m’en empêcher, c’est plus fort que moi, faut que j’active mon radar à beaux gosses. Certains diront que je suis superficielle, moi je dis que si Dieu m’a refilé un joli minois, c’est bien pour m’en servir. Ca fait quelques années que je lui fais honneur et c’est pas parce que je me retrouve à l’étranger que je vais abandonner mes bonnes habitudes. Asmund, puisqu’il s’est présenté, a l’air un peu plus vieux que moi. Bien fringué, belle gueule, ça n’a pas l’air d’être n’importe qui. “Well, nothing special. Meet new people, trying to socialize, that kind of things. Everybody seems to have a poker up in his ass.” Je ris. Tout à coup je me dis qu’il n’a peut-être pas compris ce que je viens de dire. “How was yours ?” Je bois une grande gorgée de mon verre. Faut bien commencer à se démonter la tronche. Je fais une petite grimace cependant. Je sens à peine l’alcool dans mon cocktail. Ok, à ce rythme là, je vais passer ma soirée à boire pour tenter de me catapulter. J’suis peut-être un petit gabarit, mais chez moi on apprend à boire. Chez Asmund aussi sûrement. Je fais la moue. “Oh I understand now why the drinks are not so expensive here. There’s no alcohol inside, or almost. I think I will buy some bottles at the Tesco next time.”

tes mots s'emmêlent, t'es à chaque fois à deux doigts de sortir un mot en indonésien pour t'exprimer clairement (enfin, pas très clairement pour le coup) t'as jamais autant réfléchi de ta vie pour engager la conversation, ça te tuait presque. thais commence à parler de toasting, et tu t'imagines des croissants qui sortent du grille-pain, c'était sûrement pas ça parce qu'elle parle de boire après. oooooh ok, i understand ! ouais, à peine. tu lui exposes ton plus grand sourire innocent, et tu l'imites alors, levant ton verre en disant so... yes, cheers ! tu fais mine de tout comprendre, et tu pries pour que ça soit bien ça, puis au pire, t'étais qu'en b1, t'avais toutes les raisons du monde de ne rien capter. you should come one day ! it's soooo beautiful, i'm sure you will love it. t'aimerais bien t'étaler un peu plus sur ton doux pays, la chaleur de ses étés, la douceur de ses hivers, ses traditions, sa culture, mais ton niveau t'oblige à te contenter de cette maigre phrase. tandis qu'elle t'offre une explication de ses origines, tu restes bouche bée. elle a tellement de chance. elle a du visiter des tonnes de pays, si ses racines sont aussi variées. t'aimerais tellement poser ton pied sur chaque parcelle de terres du monde toi aussi. oh my, you're very lucky, personally, i'm 100% indo... et t'as même pas le temps de finir ta phrase qu'il y'a une tornade qui t'attrape par la main, faisant renverser ton gobelet par terre, elle voulait sûrement danser. instinctivement, tu prends le poignet de thais, pour l'accompagner dans la course. aaaah, come with us !! tu te trouves alors au milieu de la piste de danse, illuminée par les millions de lumières multicolores, avec thais, et cette fille, ebba apparemment. i'm florie nice to meet you as well ! and this is thais ! tu t'approches également près de son oreille, histoire qu'on t'entende un minimum. déjà que ton accent est pas top, le vacarme de la musique techno n'arrangeait pas vraiment les choses.

tu éclates de rire, même si tu ne comprends absolument pas ce que klára est en train de raconter. l'expression est amusante. tu lui demanderas tout à l'heure ce qu'elle signifie.
 « mine was pretty intense actually. i'm not really good to make friends without a liter of vodka flowing in my veins. » tu plaisantes, sans être sûr de dire les choses correctement. le son de la musique qui déchire les tympans et l'alcool n'aident pas à s'exprimer clairement dans une langue qui n'est pas la tienne.
mais tu fais des efforts, parce que l'anglais est la seule chose qui te sauvera de ta solitude ici. même ta belle gueule n'y changera pas grand chose.
tu ris encore à la remarque de klára, et acquiesces promptement.
 « i have heard of places like the brasshouse, an irish pub, and a nightclub … hmm … the aroba ? or ourabo. i don't remember. but maybe we could go one day. » tu proposes pensivement en buvant une nouvelle gorgée de ta boisson qui, effectivement, ne respire pas l'alcool.
klára est jolie, d'agréable compagnie. tu ne sais pas si tu la reverras après ce soir, mais ça vaut le coup de faire des plans sur la comète. c'est comme ça que se créent les amitiés.
dans un premier temps.
t'as besoin de comparses qui aiment faire la fête, boire, qui soient dans le même esprit que toi. bien sûr, tu es un peu là pour rencontrer des gens différents, mais quand même, tu ne comptes pas passer ton temps à réviser sagement dans la salle de lecture avec des rats de bibliothèque.
un peu. pas tout le temps.
 « would you like to dance ? in this way we won't waste all of our money before being drunk. » bon ok, ça ne veut sûrement plus rien dire. mais elle comprendra l'essentiel, comme tu captes à peu près tout ce qu'elle dit, même si des choses t'échappent encore, comme « poker up in his ass ». tu lui tends gentimment la main en reposant ton verre vide sur le comptoir derrière toi.

Je ris et acquiesce à sa remarque. C’est exactement ça. L’alcool, facteur numéro un de sociabilisation (et aussi de grossesses non désirées mais c’est une autre histoire). “Yeah and I am perfectly fluent in English when I’m drunk. True story.” Asmund évoque le Brasshouse et un autre nightclub de Bournemouth. Il y a moyen que j’y mette les pieds très bientôt oui. De toute façon, je suis ici pour une année complète, il est fort probable que je teste tous les bars et pubs de la ville avant mon départ. La ville n’est pas si grande que ca. “Sure, we can try the Brasshouse in the week after the class. By the way, in which class are you ? I’m in B2, nerva.” Si ça se trouve, on est dans la même classe. Je suis assez contente de moi. Je comprends ce qu’il me dit et lui a l’air de comprendre à peu près tout ce que je dis. Même s’il y a des fautes, j’pense qu’on ne s’en rend même pas compte. Bref on arrive à communiquer, c’est cool. Je souris à sa proposition, vide le reste de mon verre cul sec et attrape sa main tendue. On se met au beau milieu de la piste, y a un peu de monde sur place déjà mais ils iront danser ailleurs s’ils sont pas contents. Je me trémousse au rythme de la musique sans quitter Asmund des yeux. Je me rapproche un peu plus de lui pour lui demander : “Do you live in the residence or in a host family ?” Une idée vient de germer dans mon esprit.

bon, semblerait que florie ait compris ton explication. ou peut-être qu'elle faisait semblant. osef, au moins, t'avais essayé. t'es pas prof non plus, ce n'était pas ton boulot d'expliquer un mot, une expression, n'importe. t'appris bien vite qu'elle venait d'indonésie. t'es une fille imaginative, t'as toujours une image quand on te décrit quelque chose. parfois, c'est très désagréable. quand une de tes amies raconte les détails de sa vie sexuelle, par exemple. l'horreur. t'en fais même des cauchemars. mais imaginer bali, ça te dérangeait pas. le soleil, le sable fin, l'eau turquoise. en fait, un peu comme le brésil quoi. rien de bien différent, chacun au bout du monde. pareil même. « yeah, i'm sure it's a very beautiful place, but i think it's kinda the same as in brazil, don't you think? i mean, sunny weather, white sand, clear water... » ouais, ton pays n'avait certainement rien à envier de l'indonésie. tu expliquais ensuite tes origines, vu qu'elle t'avait prise pour une européenne. de toute façon, à première vue, les gens se doutaient bien que tu n'étais pas une brésilienne pure sang. mais t'aimais bien, ce mix. t'avais l'impression d'être unique. soudain, alors que florie était en train de parler, elle se fit tirée par une autre fille (ebba) vers la piste de danse. et t'as même pas eu le temps de réagir que, toi-aussi, tu te faisais entraînée sur la piste. bon... tu offris un beau sourire à la blonde. « nice to meet you ebba! » et comme t'allais pas restée figée comme un poteau en plein milieu de tous ces corps dansants, tu t'es mis à te dandiner au rythme de la musique. du coin de l'oeil, tu vis klára danser avec un mec assez mignon. tu l'avais rencontrée ce matin, du coup, tu lui fis un signe de main, en levant ton pousse. good catch. comme le gars était de dos, il ne pouvait pas te voir. tu savais rester un minimum discrète, merci.

Dancing was not her thing. It never had been, and probably never will be. She tried, though. She tried hard during ballet classes, she tried hard during PE classes, ... Motivation wasn't the faulty parameter. Her two left feet were. "Come on ! Loosen up !" Loosen up, loosen up, that was an easy thing to say. Looking at him, she could notice it, almost emanating from him. The way he could put up one arm and let down the other while doing some crazy stuff with his legs and still not look like a desperate octopus trapped in a plastic bag. "I didn't catch your name earlier ! Do you remember mine ? " Oh shit, his name. What was it with those simple things that made them impossible for her to remember ? She could see some blurry letters in her head, but that was it. "Something to do with the word "song", though I am probably terrible at pronouncing it. Oh, and I'm Gemma, for the record."

Après la journée d’intégration, place à la soirée d’intégration, au Cameo. The place to be. Pour ce soir, du moins. Je suis ravie de pouvoir entrer de nouveau dans un club, ce que bien sûr, ma mère aurait à tout prix voulu éviter bien sûr, puisqu’elle est convaincue que là que je me fais les plus mauvaises fréquentations. Bof, les gens peu recommandables se trouvent partout, pour peu de bien les chercher. Et c’était une soirée organisée par Help Yourself, qu’avais-je à craindre ? Et quand bien même je me rende dans des lieux un peu craignos, ma chère génitrice n’en saurait rien.

Mais pourquoi est-ce que je me prends la tête avec ça maintenant, sérieusement ? Peut-être te manque-t-elle déjà ? Impossible ! Chassant cette idée de ma tête, je me ruais vers la première personne qui croisa mon chemin, en l’occurrence une jeune rousse (Violette) s’apitoyant visiblement sur son sort au bar. Nickel. « Hey, wanna dance ? » Je lui laisse le temps de finir son verre, puis lui prends la main et la guide vers les autres danseurs. Laissant mon esprit vagabonder tout à loisir, je me mets à bouger en rythme avec la musique, songeant à regret que j’ai zappé la case Alcool. Dommage, je vais devoir m’interrompre à un moment ou un autre. Mais pour l'heure, je profite de l'instant, me dandinant vers entrain. Puis, songeant que ma cavalière d'un soir est sans doute une élève de Help Yourself, je décide de me présenter, articulant bien pour qu'elle puisse lire sur mes lèvres. « I'm Adèle. What's your name ? »

tu hoches la tête pour confirmer. le week-end prochain, c'est bien.
d'ici là, tu auras sûrement fait du repérage, et à l'aruba aussi. et puis un peu partout ailleurs.
tu n'attends pas la fin de la semaine pour faire la fête, tu la fais tout le temps.
 « i'm in b2 too, but hepburn. the amazing queen audrey hepburn. » quelle n'a pas été ta fierté que tu as vu ton nom écrit sous le nom de cette grande dame !
audrey hepburn, ton fantasme parmi tes fantasmes, comme bien d'autres avant toi. par contre, tu ignores qui est nerva. ca ne t'évoque absolument rien.
klára semble à l'aise, au milieu de la foule. tu calques tes mouvements sur les siens, observant avec attention chacun de ses gestes pour éviter de lui marcher sur les pieds.
le son, les lumières aveuglantes, tous ces visages à découvrir et ces corps à explorer, ça te donne le tourni.
c'est plus agréable et bien moins angoissant que la journée d'intégration.
klára se rapproche de toi, tu poses ta main sur sa taille en tendant l'oreille pour l'écouter parmi le vacarme ambiant.
 « i live in the residence ! what about you ? » tu lances avec un sourire poli avant de reprendre tes marques; tu n'es pas très doué pour danser et parler en même temps.
le fameux dicton qui dit que  « les hommes ne savent pas faire deux choses à la fois ». en l'occurence tu ne le démens jamais quand ça te concerne toi. tu te sers aussi de cette excuse avec les filles. tu peux baiser, mais pas aimer en même temps.
c'est comme ça.
ta seconde main se pose au creux de son dos, pour presser son corps contre le tien avec un sourire respectueux.
t'es pas là pour lui faire peur.
tu veux des amis.
tu dois être sacrément désespéré, asmund, pour te dire que tu veux te faire des copains.
« by the way, what the meaning of "poker up in the ass ?" » tu demandes en riant au creux de son oreille.